Le Drapeau rouge (1870)

Vois cet humble drapeau, porté par ta victime…
Meurtrier, sois épouvanté !
Ne baisse pas les yeux, grand artisan du crime,
Devant ce linge ensanglanté :
Ce linge est sa rude chemise
Que ton égoïsme a rougi…
Au bout d’une hampe il l’a mise…
Et l’homme du peuple a rugi !

Quand l’ère du sang sera close,
Nous changerons notre drapeau,
Et l’étendard de couleur rose
Guidera le monde nouveau !

Oui, ce drapeau rougi qui vous présage un gouffre
Où doit s’abîmer votre rang,
Ne fut pas fabriqué par le peuple qui souffre…
Il l’a ramassé dans son sang !
Il le tient – car les temps sont proches –
Le bras ferme, le front songeur,
Au devant de vos cœurs de roches !
Dressé comme un spectre vengeur…
En voyant ce drapeau qui fut teint par vos œuvres,
Exploiteurs, prêtres et bourgeois,
L’effroi qui vous saisit dénonce vos manœuvres,
O bas restaurateurs de rois !
L’heure n’est plus aux noirs mensonges :
Le simple les voit au soleil !
Vos projets ne sont que des songes…
N’entendez-vous pas le réveil ?

L’impudeur en tout temps fut commère du vice ;
Aussi, ne nous étonnons pas
De les voir aujourd’hui, sans aucun artifice,
Mentir et descendre si bas !
Ceux dont le sang rougit la terre
Sont appelés ROUGES par eux…
Ceux qui souffrent d’un bas salaire
Sont appelés des PARTAGEUX…

Peuple, qu’es-tu ? le Droit ; peuple, qu’es-tu ? le Nombre
Et cependant on t’a dompté…
Le marchand qui te tond, qui trafique dans l’ombre,
A pâli quand il t’a compté…
O peuple, à la France meurtrie,
La République vient s’offrir,
Conserve-la pour ta patrie,
Que les rois n’ont su que meurtrir !

Le drapeau de Sedan est recouvert de honte ;
Et c’est celui de Mentana !
Un mort de Montretout entre ses dents raconte
Qu’un crâne d’Aubin le tacha…
Oh ! Que de sang mêlé de fange ! ! !
Pour marcher vers des temps meilleurs,
Il faudra bien que l’on se range
Sous l’étendard des Travailleurs

Soldats ! qu’un sang bien cher ne teigne pas vos armes !
Frères, verrez-vous sans effroi
Vos pères massacrés et vos mères en larmes…
Et le rire aux lèvres d’un roi !…
Le fauteur de guerres civiles,
Le mouchard, le fusil en main,
Viendrait piller vos domiciles !
Sous l’habit du Républicain…

Citoyens et soldats, veillez avec prudence :
Le monarchisme, qui s’éteint,
Peut en se débattant, dans sa mort qui commence,
Serrer la main qui nous étreint…
Notre patrie est en souffrance ;
Restez unis, c’est être fort.
N’oubliez pas que, pour la France,
C’est la République… ou la mort !

Quand l’ère du sang sera close,
Nous changerons notre drapeau,
Et l’étendard de couleur rose
Guidera le monde nouveau !

Text : Justin Bailly
Musik : sur l’air du Chant du départ


Automatische Übersetzung
Sehen Sie diese bescheidene Flagge, die von Ihrem Opfer getragen wird …
Mörder, erschrocken!
Schau nicht nach unten, großer Handwerker des Verbrechens,
Vor diesem blutigen Tuch:
Dieses Leinen ist sein raues Hemd
Dass deine Selbstsucht errötet ist …
Am Ende einer Stange legte er es …
Und der gemeine Mann brüllte!

Wenn die Ära des Blutes vorbei ist,
Wir werden unsere Flagge ändern,
Und das rosa Banner
Wird die neue Welt führen!

Ja, diese rote Fahne deutet auf eine Kluft hin
Wohin muss dein Rang gehen,
Wurde nicht von den Menschen gemacht, die leiden …
Er nahm es in sein Blut!
Er hält es – denn die Zeiten sind nahe –
Mit festem Arm, nachdenklicher Stirn,
Vor deinen Herzen aus Felsen!
Wie ein rachsüchtiges Gespenst …

Sehen Sie diese Flagge, die von Ihren Arbeiten gefärbt wurde,
Ausbeuter, Priester und Bourgeois,
Die Angst, die dich erfasst, prangert deine Manöver an,
O niedrige Restauratoren der Könige!
Die Zeit für schwarze Lügen ist vorbei:
Die Einfachen sehen sie in der Sonne!
Ihre Projekte sind nur Träume …
Kannst du den Wecker nicht hören?

Schamlosigkeit war zu allen Zeiten ein Klatsch über Laster;
Seien wir auch nicht überrascht
Um sie heute ohne Kunstgriff zu sehen,
Leg dich hin und geh so tief runter!
Diejenigen, deren Blut die Erde rötet
Werden von ihnen ROT genannt …
Diejenigen, die unter niedrigen Löhnen leiden
Werden SHARED genannt …

Leute, was bist du? das Recht ; Leute, was bist du? die Nummer
Und doch wurdest du gezähmt …
Der Kaufmann, der dich schert, der im Schatten handelt,
Verblasst, als er dich gezählt hat …
O Leute, um Frankreich zu verletzen,
Die Republik kommt, um sich anzubieten,
Behalte es für deine Heimat,
Diese Könige wussten nur, dass sie blaue Flecken hatten!

Die Flagge der Limousine ist voller Scham;
Und es ist Mentana!
Ein Tod von Montretout zwischen seinen Zähnen erzählt
Dass ein Aubin-Schädel es befleckt hat …
Oh ! Was für Blut mit Schlamm vermischt! ! !
Um in bessere Zeiten zu gehen,
Wir müssen vorbeifahren
Unter dem Banner der Arbeiter

Soldaten! Lass nicht zu, dass liebes Blut deine Waffen färbt!
Brüder, werdet ihr ohne Angst sehen?
Deine Väter geschlachtet und deine Mütter in Tränen …
Und Lachen auf den Lippen eines Königs! …
Der Urheber von Bürgerkriegen,
Der Schnatz, die Waffe in der Hand,
Würde kommen und deine Häuser plündern!
Unter der Gewohnheit der Republikaner …

Bürger und Soldaten, Vorsicht:
Monarchismus, der ausgelöscht wird,
Kann kämpfen, in seinem beginnenden Tod,
Schüttle die Hand, die uns umarmt …
Unsere Heimat leidet;
Vereint bleiben heißt stark sein.
Denken Sie daran, dass für Frankreich
Es ist die Republik … oder der Tod!

Wenn die Ära des Blutes vorbei ist,
Wir werden unsere Flagge ändern,
Und der Standard der rosa Farbe
Wird die neue Welt führen!