Chant de guerre parisien

Le printemps est evident, car
Du coeur des Proprietes vertes,
Le vol de Thiers et de Picard
Tient ses splendeurs grandes ouvertes!

0 Mai! Queis delirants culs nus!
Sevres, Meudon, Bagneux, Asnieres,
ßcoutez donc les bienvenus
Semer les choses printanieres!

Iis ont schako, sabre et tam-tam,
Non la vieilie boite ä bougies;
Et des yoles qui n’ont jam .. . jam. . .
Fendent le lac aux eaux rougies!

Plus que jamais nous bambochons
Quand viennent sur nos fourmilieres
Crouler les jaunes cabochons
Dans des aubes particulieres:

Thiers et Picard sont des £ros,
Des enleveurs d’heliotropes,
A u petrole ils font des Corots:
Voici hannetonner leurs tropes .. .

Iis sont familiers du Grand Truc! .. .
Et couche dans les glaieuls, Favre
Fait son cillement aqueduc,
Et ses reniflements ä poivre!

L a grand’ville a le pave chaud
Malgre vos douches de petrole,
Et decidement, il nous faut
Vous secouer dans votre röle .. .

Et les Ruraux qui se prelassent
Dans de longs accroupissements,
Entendrons des rameaux qui cassent
Parmi les rouges froissements.

Arthurd Rimbaud, Mai / Juni , 1871
zu diesem Gedicht der ausgezeichnete Text von Hermann H. Wetzel