Sentier de Bois

A Ernest CHEROUX (Lice chansonnière)

Comme un ruban jaune étendu
Sous ta voûte de calme et d’ombre,
Petit sentier, dans le bois sombre,
Tu vas indécis et perdu.
Cerveau malade, âme ravie,
Entre la ronce et l’églantier,
Je vais comme toi dans la vie…
Où mènes-tu, petit sentier ?

Je vais au frais sans savoir où.
Je vais garantissant ma tête
Du soleil que j’aime en poète,
Du soleil méchant qui rend fou….
Me mènes-tu dans ma vallée ?
Vais-je y trouver un oreiller,
Pour ma pauvre tête fêlée ?…
Où mènes-tu, petit sentier ?

Me mènes-tu dans la prison,
Dans la prison qu’on nomme ville ?…
Là, des cris de guerre civile
M’ont ôté mon peu de raison.
Au hasard des forces brutales,
Jouant l’avenir tout entier,
L’apôtre même y fond des balles…
Où mènes-tu, petit sentier ?

Chênes brodés et talus verts,
Muets quand passe l’égoïste,
Vous faites pour le pauvre artiste
Pousser les dessins et les vers.
Verve ou douleur, mon front s’allume !
Me mènes-tu dans l’atelier
Où sont mes fusains et ma plume ?
Où mènes-tu, petit sentier ?

Sous des touffes pleines de voix,
Comme des lèvres sous des voiles,
Plus nombreuses que les étoiles,
Ont rougi les fraises des bois.
Un jour de sauvage ambroisie,
Puis demain… plus rien au fraisier,
Ainsi s’en va ma poésie !…
Où mènes-tu, petit sentier ?

Automatische Übersetzung:

An Ernest CHEROUX (Lice chansonnière)

Wie ein gelbes Band ausgestreckt
Unter deinem Gewölbe der Ruhe und des Schattens,
Kleiner Weg, im dunklen Wald,
Du bist unentschlossen und verloren.
Krankes Gehirn, entzückte Seele,
Zwischen Brombeer- und Hagebutten,
Ich gehe wie du im Leben …
Wohin führst du, kleiner Weg?

Ich gehe zum Kühlschrank, ohne zu wissen, wo.
Ich werde meinen Kopf garantieren
Von der Sonne, die ich als Dichter liebe,
Böse Sonne, die dich verrückt macht …
Führst du mich in mein Tal?
Werde ich dort ein Kissen finden,
Für meinen armen rissigen Kopf? …
Wohin führst du, kleiner Weg?

Führst du mich ins Gefängnis?
Im Gefängnis nennen wir die Stadt? …
Dort Schreie des Bürgerkriegs
Habe mich meines Grundmangels beraubt.
Auf die Gefahr brutaler Kräfte,
Die ganze Zukunft spielen,
Sogar der Apostel wirft Kugeln hinein …
Wohin führst du, kleiner Weg?

Gestickte Eichen und grüne Hänge,
Stumm, wenn der egoistische Mann geht,
Sie tun für den armen Künstler
Schieben Sie Zeichnungen und Verse.
Elan oder Schmerz, meine Stirn leuchtet auf!
Führst du mich in die Werkstatt?
Wo sind meine Holzkohle und mein Stift?
Wohin führst du, kleiner Weg?

Unter Büscheln voller Stimmen,
Wie Lippen unter Schleier,
Zahlreicher als die Sterne,
Haben Walderdbeeren gerötet.
Ein Tag wilder Ambrosia,
Dann morgen … nichts für die Erdbeerpflanze,
So geht meine Poesie! …
Wohin führst du, kleiner Weg?

Poesie und Prosa französisch | 1880